Un (de) trop






Je vous tirerais bien mon chapeau ou encore ferais-je volontiers une révérence mais je n’ai pas de couvre-chef et ma jupe est bien trop courte. 

Autant vous prévenir, vous pouvez utiliser l’expression qui vous sied le mieux : s’en foutre, s’en cogner, n’en avoir cure, s’en balancer, ne pas s’en soucier, s’en branler, s’en moquer, s’en torcher, où que sais-je encore, elle s’applique à moi. Les autres ne m’intéressent guère. Et bien oui, je l’avoue volontiers, je suis blasée, indocile, désagréable, acariâtre, asociale, carrément méchante, jamais contente, sadique, intolérante et je caresse le doux rêve du génocide à critère intellectuel. La foule, le peuple, les esprits dépourvus d’esprit critique… Rien ne m’horripile plus. Comme il semble que cela soit la mode, de nos jours, de ne plus faire preuve de discernement, je préfère m’intéresser à ma petite personne. Cela m’évitera, vous en conviendrez, bon nombre de déceptions et désappointements. 

Mais enfin… Que faire, me direz-vous, de la compassion, de la philanthropie, de l’indulgence, de l’altruisme, de la noble charité ? L’humanisme dans toute son essence !Miséricorde ! Ce serait avec plaisir mais… Non merci. J’ai trop mangé.

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